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LA GAUCHE PEUT-ELLE SOUTENIR LES LUTTES?

Même si les statistiques de la bourgeoisie ont vocation à minorer les mobilisations populaires, la «marée populaire» du 26 mai, qui prétendait rassembler associations, syndicats et partis de gauche dans une même initiative n’a pas été la vague qui prétendait monter à l’assaut de la politique d’austérité et de casse sociale menée par Macron et son gouvernement. La tentative de mettre le mouvement syndical à la remorque de la social-démocratie, en particulier de Mélechon, a motivé de nombreux militants à ne pas participer à cette récupération. Si la CGT cherche un prolongement politique pour renforcer les luttes, quel en sera le risque? Vers quel choix devrons-nous nous orienter?

Lutte révolutionnaire, ou récupération politicienne?

Dans quel but toute la gauche veut-elle se placer dans les luttes et les manifestations au côté des syndicats? Ce qui est sûr, c’est que la proximité des élections européennes l’amènera à présenter un choix électoral comme perspective unique aux revendications sociales, ce qui immanquablement nuira à la généralisation des luttes pour finalement appeler à une polarisation entre «Macronisme» et réformisme». Il faut se positionner autrement sur le plan syndical pour éviter ce genre d’écueil: «victoire des cheminots contre la mise en concurrence de la SNCF» par exemple, ce qui ramènerait au choix suivant: «libre concurrence sous l’autorité du patronat ou socialisme avec le contrôle des travailleurs». Quand à la question du service public, quelles sont les propositions des principales formations de gauche? Le PCF propose un fonds européen de développement des services publics financé par la BCE. Dans l’attente de convaincre les peuples ou les gouvernements, faut-il patienter en rejetant mollement les orientations et les lois Macron de privatisations et de destruction sociale? La France Insoumise quand à elle propose la sortie des traités européens par l’abandon des règles existantes pour tous les pays qui le souhaitent afin de faire pression. De toute façon, tout tourne autour de la BCE pour qu’elle modifie son comportement et tout cela doit être ratifié par un référendum. Donc après les élections on vote à nouveau…

Récapitulons

L’UE est une union impérialiste dont les règles de vie entre les états doivent préserver l’influence économique d’impérialistes concurrents face à la belligérance d’autres impérialistes. Est-il alors nécessaire de soutenir ou de quitter des traités pour définir le comportement de la France? Ce qui nous importe est la solidarité et la paix sachant que le capitalisme qu’il soit européen ou non amène toujours la guerre! Pour coopérer avec les peuples, il faut d’abord définir la ligne anticapitaliste de la France et c’est parce que le réformisme de gauche refuse de se prêter à un tel exercice qu’il préfère bercer le peuple travailleur d’illusions sur le changement. 

La stratégie impérialiste barre la route de façon implacable à toutes les revendications ouvrières.

L’impérialisme, avec son industrie, colonise tous les pays les moins avancés. La friche est immense et cela déclenche d’abord des oppositions entre les Etats-Unis, l’Europe, la Russie, la Grande-Bretagne et la Chine. Les guerres d’influence à prétextes «terroristes» ou anti «dictature» foisonnent. La Syrie est mise au ban de l’humanité parce qu’elle combat ses terroristes par les armes. Ainsi, sur le plan économique et social, la concurrence entre les travailleurs des pays les moins avancés payés à moins de 30 euros par mois dans la production, est entretenue par le patronat contre les ouvriers des pays plus développés, en donnant un prétexte aux gouvernements pour imposer la régression sociale. Alors lorsque les gouvernements qui se succèdent à la présidence en France, veulent convaincre sur la relance des investissements et de l’emploi dans l’hexagone en échange de baisses répétées de salaires et de garanties sociales, ils mentent! En réalité le capitalisme exige que les «charges» et les salaires deviennent en France l’équivalent de ce qu’ils sont en Afrique par exemple. Alors comment la gauche compte-t-elle imposer, comme elle le dit, la suppression des dispositifs budgétaires favorisant la richesse, la fin des réductions de dotation aux collectivités ou un moratoire sur la fermeture de structures assurant une mission de service public sur les hôpitaux, le ferroviaire, la poste… sans se faire renverser par ceux à qui elle a généreusement laissé les moyens de production et d’échange? Pour toutes ces raisons majeures, le Collectif DÉFENSE propose le développement de la convergence des luttes contre le système d’oppression et d’exploitation capitaliste, le refus des récupérations électorales et le prolongement de l’opposition sociale par le développement des luttes révolutionnaires. Il faut aux travailleurs la perspective d’une industrie nationalisée contrôlée par eux, afin que les entreprises rentables financent les services publics. Le bris de l’État bourgeois, le refus du paiement de la dette, et la construction d’une véritable démocratie pour les travailleurs: le socialisme de référence marxiste et léniniste pour se référer à ce qui à bien fonctionné jusque en 1955 en URSS.