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Rapport au débat du 6 septembre

L’offensive de la bourgeoisie à travers les lois Macron s’inscrit dans la continuité de la politique des gouvernements précédents, de gauche comme de droite, pour parachever la liquidation des droits et acquis des travailleurs et mettre le capital monopoliste français en position de force sur le marché mondial. Ceci implique la destruction des droits et des acquis des travailleurs, leur mise en concurrence avec l’uberisation, l’individualisation des contrats, le démantèlement des institutions d’entreprise qui permettaient de peser plus ou moins sur les conditions de travail et les rémunérations.

La crise systémique du capitalisme globalisé oblige, pour maintenir la compétitivité des entreprises monopolistes françaises, à opérer un transfert massif des richesses du travail vers le capital: réduction des dépenses de l’État, gel des rémunérations des fonctionnaires, remplacement des cotisations sociales par l’impôt, augmentation de la CSG d’1,7%, réduction du nombre de critères du compte pénibilité, plafonnement des indemnités prudhomales… Il ne s’agit pas d’un mauvais choix d’un individu, ni de la conséquence d’ un mauvais choix des électeurs, mais d’une nécessité pour le capital qui doit maintenir son existence, survivre dans la guerre économique qui oppose les groupes monopolistes du monde entier et, par suite, les pays et groupes de pays entre eux.

Le contenu des ordonnances correspond donc à celui des lois Macron-El Khomri contre lesquelles les travailleurs s’étaient mobilisés l’an dernier, avant que les directions syndicales mettent le mouvement en sommeil dans l’espoir que des élections présidentielles émergent un président et un gouvernement plus à l’écoute du peuple. Les ordonnances vont permettre l’application immédiate de ces mesures, qui seront probablement adoptées par la majorité des députés d’un parlement illégitime.

C’est un enjeu de classe qui pose la question de la capacité des travailleurs à constituer une force consciente et organisé pour résister à cette guerre généralisée que mène contre eux la bourgeoisie.

Quelques exemples des mesures contenues dans les ordonnances: dans les entreprises de moins de 50 salariés, le patron pourra négocier sans délégués syndicaux sur n’importe quel sujet. Dans celles de moins de 11, il pourra organiser un référendum pour valider un accord collectif. La fusion des instances du personnel réduit le nombre des représentants des travailleurs qui ne pourront faire face aux nombreux dossiers à gérer. La DUP va même permettre au patronat de choisir, comme cela existe à travers les «ateliers participatifs» des interlocuteurs non élus et bien sûr de préférence non syndiqués. Liquider les droits des travailleurs nécessite de les priver de leurs outils de défense pour paralyser le mouvement ouvrier: la loi El Khomri détruit le Code du travail et livre les salariés au bon vouloir patronal.

La généralisation des Contrats de mission, qui existent déjà dans le BTP, dans les autres branches et l’uberisation croissante sont du pain béni pour le patronat qui fera appel à la main d’oeuvre uniquement en cas de besoin et pendant la période nécessaire à la production.

Un accord de branche moins favorable que la loi pourra s’appliquer et constituer une modification du contrat de travail. Si le salarié la refuse, il sera licencié avec une cause réelle et sérieuse, comme ils disent.

En général, ces mesures visent à faciliter les licenciements et à en réduire les coûts au minimum. Une multinationale pourra fermer un site en France en prétextant que l’usine est en difficulté, sans que les profits et la bonne santé financière de la maison mère entrent en ligne de compte. Si la bourgeoisie a besoin de facilités pour licencier, c’est qu’il faut s’attendre à la poursuite de la désindustrialisation du pays, à une aggravation de l’exploitation. C’est aussi qu’elle a besoin de précariser encore plus le travail pour augmenter le nombre de chômeurs pour en retour peser sur les salaires.

Dernièrement, Macron s’est exprimé dans le sens de la fin du monopole de la SNCF, de la liquidation du statut des cheminots, de la suppression du régime spécial des retraites. Les privatisations annoncées, ou plus exactement les cessions de part de l’État au privé, (gaz…) vont bien sûr servir à engraisser encore plus le capital, ce qui entraînera un accroissement de l’exploitation pour le rémunérer.

L’appel de la CGT, suivi par SUD et par d’autres syndicats, à manifester le 12 septembre doit constituer une base pour un mouvement uni et solidaire de tous les travailleurs et de la population pauvre et exploitée qui subissent les mesures anti-sociales et la régression de civilisation qu’impose la bourgeoisie. Une journée d’action ne sera bien sûr pas suffisante pour faire reculer le capital, d’autant plus que les mots d’ordre des confédérations portent plus sur des appels à une véritable négociation pour un «nouveau Code du Travail», de «nouveaux droits pour les salariés dans leur parcours professionnel»… Il faut des grèves et des luttes puissantes et massives, qui s’opposent aux mesures du capital et à sa logique, et qui portent les revendications de la population travailleuse en matière de salaires, conditions de travail, logement, santé, éducation…  Ces revendications sont incompatibles avec le maintien du système capitaliste, avec la compétitivité des entreprises, car le capitalisme n’est pas aménageable. Les revendications sont une nécessité pour les masses, alors que la logique du système  s’oppose à l’existence des acquis.

Les travailleurs sont aussi confrontés à l’absence de parti révolutionnaire qui porte leurs revendications. C’est au contraire le réformisme qui se décline tant au niveau syndical que politique, avec les tentatives de reconstruire la social-démocratie, avec ou sans ce qui reste du PS. Le but des groupes tels que FI, le PCF, le FdG et autres, est de dévoyer la colère et les luttes des travailleurs vers des solutions présentées comme anticapitalistes, mais qui en réalité ne remettent pas en cause la propriété privée des grandes entreprises par le capital monopoliste, sèment des illusions sur l’État en le considérant comme au-dessus des classes, donc réformable et utilisable au profit de l’intérêt général. Surtout, aucun de ces groupes ne lutte contre l’exploitation, mais pour un meilleur partage des richesses, plus de justice…

Au lieu d’opposer les revendications des travailleurs au système et lutter pour son renversement, ils affirment que les entreprises marcheraient mieux si les salaires étaient augmentés, si elles embauchaient massivement, si elles investissaient dans la production de biens utiles au lieu d’engraisser toujours plus les actionnaires. Or, la crise de surproduction du capitalisme, qui se manifeste par une suraccumulation de capitaux qui ne trouvent pas à s’investir (la condition étant qu’ils puissent rapporter un profit le plus élevé possible, en général au minimum de 15%), par une surproduction de marchandises qui ne trouvent pas preneur, (parce que le pouvoir d’achat de la population qui achète les biens de première nécessité régresse, et que la crise touche aussi les autres secteurs, à l’exception des produits de luxe), découle de la propriété privée et de la concurrence. Dans un pays socialiste où la propriété est publique et l’économie planifiée, il est possible de répartir judicieusement les investissements en fonction des besoins de la population et du développement de l’économie, en excluant le critère du profit.

Il n’y a pas de solution sans renversement de ce système capitaliste par la révolution et la construction d’une société socialiste pour mettre en adéquation l’économie et la satisfaction des besoins des travailleurs.

Face aux lois Macron et à celles qui vont suivre, car la bourgeoisie ne compte pas s’arrêter là, il faut défendre les prérogatives des syndicats, il faut que les travailleurs défendent leurs organisations en agissant dedans, en y exprimant leurs revendications, en utilisant le syndicat pour porter des coups au capital et mobiliser largement contre la bourgeoisie et son État. À l’heure actuelle, il est dangereux de chercher à s’organiser par-dessus et contre les syndicats, sous prétexte que les directions ne portent pas nos revendications. Le patronat a tout intérêt, et ceci est conforme à ses plans et au contenu des ordonnances Macron, à ce que les travailleurs se détournent des syndicats de lutte et s’intègrent dans de soi-disant espaces de dialogue et de participation où ils ne feront pas le poids face à la direction. Par contre, il faut créer des comités de lutte à la base, regroupant des travailleurs de tous les syndicats et non syndiqués, faisant le lien entre les luttes dans l’entreprise et la solidarité avec la population pauvre dans les quartiers populaires. Ces comités deviendront ainsi des organes d’un contre-pouvoir populaire en opposition avec les institutions de la bourgeoisie, faisant pression sur les élus pour qu’ils satisfassent les besoins au lieu d’être les relais des monopoles privés et publics.

En partant des besoins des travailleurs, il faut donner une perspective politique. Celle que propose Mélenchon n’est pas en rupture avec le système capitaliste, c’est un aménagement avec des institutions plus démocratiques qui ne verront pas le jour, mais toujours avec la propriété privée et l’exploitation du travail salarié. Il faut donc avancer la nécessité d’un changement de mode de production, d’une autre société sans capitalistes, et expliquer qu’elle constituera le seul moyen de satisfaire les revendications. C’est dans ce mouvement que nous pouvons construire un parti d’avant-garde de la classe ouvrière qui, sur la base d’une théorie scientifique, le marxisme-léninisme, pourra guider les masses travailleuses dans l’affrontement inévitable contre la bourgeoisie et son État.

DÉCLARATION COMMUNE SUR LES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES

 

Le Collectif DÉFENSE et le Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes (ROCML) s’adressent aux travailleurs qui subissent les conséquences de la crise du système capitaliste, aux syndicalistes qui se sont battus contre la loi El Khomri, à tous les communistes qui aspirent à une société débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme, à tous les progressistes.

RÉSOLUTION

Les élections sont, dans la République bourgeoise, un moyen essentiel pour maintenir les travailleurs sous la domination politique de la classe exploiteuse.

Le régime bourgeois se présente comme un régime démocratique et donne l’illusion aux travailleurs et aux citoyens, quelle que soit leur classe sociale, qu’ils élisent le représentant de leur choix. Le système électoral a été perfectionné au long des années de domination de la bourgeoisie sur la vie politique de la société. Tout est fait pour qu’en définitive seuls des représentants garants du système capitaliste soient en mesure de diriger l’État, garant et organisateur de la domination politique et économique de la classe bourgeoise. L’élection présidentielle est organisée pour écarter ou marginaliser tout autre candidat : nécessité d’obtenir un certain nombre de signatures d’élus déjà en place, discrimination par l’argent, difficultés d’obtenir des salles de réunions, contrôle des médias etc. Les travailleurs sont ainsi appelés à « décider périodiquement, pour un certain nombre d’années, quel membre de la classe dirigeante foulera aux pieds, écrasera le peuple au Parlement, telle est l’essence véritable du parlementarisme bourgeois, non seulement dans les monarchies constitutionnelles parlementaires, mais encore dans les républiques les plus démocratiques

L’État est le garant et l’organisateur de la domination politique, économique et idéologique de la classe dominante.

Des candidats au service du capital

L’élection présidentielle de 2017 voit s’affronter une multitude de candidats au poste de premier représentant de la bourgeoisie monopoliste au pouvoir. La classe possédante et exploiteuse, qui dirige l’État, a besoin d’un Exécutif capable de mener à leur terme les contre-réformes engagées par les gouvernements successifs, qu’ils soient de « gauche » ou de « droite », (destruction du Code du Travail, privatisation-liquidation des services publics, démantèlement de la Sécurité Sociale, restriction des libertés démocratiques…), d’organiser la société au bénéfice exclusif du capital et de ses représentants. La politique du gouvernement PS a prolongé celle de Sarkozy au service du capital.

Les candidats du capital veulent tous restaurer la compétitivité (c’est à dire le profit) des entreprises sur le marché mondial, faire baisser le « coût du travail » et les dépenses publiques. Fillon, qui avait emporté la primaire à droite, avait les préférences du MEDEF, mais sa campagne est décrédibilisée suite aux révélations sur les rémunérations scandaleuses de son entourage qui contrastent avec le programme d’austérité qu’il réservait aux travailleurs. La bourgeoisie mise donc sur Macron qui annonce 60 milliards d’économies qui porteront bien sûr essentiellement sur les dépenses sociales, les salaires, les services publics: allégement des cotisations salariales pour la branche maladie et chômage, compensées par l’augmentation de la CSG d’1,75 point, ce qui revient à faire payer par les travailleurs (via l’impôt que constitue la CSG) la partie indirecte du salaire qu’il prétend leur rendre, transformation du CICE en allégement durable des «charges»… La déréglementation du travail, façon El Khomri, est bien sûr maintenue, avec la primauté des accords d’entreprise sur la loi, plus de flexibilité… Macron a un large soutien venant de la droite, de l’aile (majoritaire) social-libérale du PS, de Bayrou, d’écologistes… Quant à la fille Le Pen, son programme correspond à un capitalisme national-protectionniste. Sa candidature, son discours démagogique, constituent une diversion face au dégoût devant la politique (le « tous pourris ») ressenti par la population travailleuse. Son rôle est de servir de repoussoir en faveur des candidats du « système » grâce au fameux « front républicain ». La social-démocratie, dont le rôle est d’accompagner les contre-réformes avec un discours de gauche sur une soi-disant autre politique possible en faveur du monde du travail, est incarnée par Mélenchon, avec ses propositions keynésiennes, par les soi-disant frondeurs du PS, par Hamon. Leurs programmes n’ont rien de révolutionnaire et ne sont pas de nature à soulager le sort de la majorité de la population. Par exemple, la mesure phare proposée, le REVENU UNIVERSEL, qu’il soit porté par Hamon ou tel autre, est une attaque contre les garanties sociales puisqu’il vise à se substituer aux allocations existantes, à encourager l’auto-entrepreneuriat qui laisse le travailleur, soi-disant libre, à la merci de grands monopoles qui lui imposent leurs conditions, et qui a déjà entraîné des milliers de faillites personnelles. C’est une remise en cause du salaire, de la protection sociale. Inscrite dans la durée, cette mesure révèle, de la part de ses partisans, leur acceptation d’un volant permanent de chômage.

La République bourgeoise est une démocratie pour une classe.

Le système bourgeois ne pratique point la démocratie populaire. Les électeurs n’ont aucun moyen de destituer un élu s’il ne respecte pas ses promesses sociales. Quand sa domination est en danger, la bourgeoisie n’hésite pas à violer ses propres règles « démocratiques ». Des expériences historiques dramatiques nous le rappellent, au Chili d’Allende, en Indonésie en 1965 où une répression sanglante a couté de la vie de plusieurs milliers de communistes. Plus récemment, le diktat de l’Europe sur la Grèce avec la complicité de SYRIZA sont d’autres exemples de la dictature de la bourgeoisie. Par ailleurs, on se souvient des dernières utilisations du 49.3 pour passer outre l’opposition d’une majorité de la population. La démocratie ne doit plus se restreindre à un élitisme électoral de classe ; c’est pourquoi nous rejetons le présidentialisme qui conforte le crétinisme électoral et parlementaire. Dans tous les pays dits « démocratiques », quand les luttes deviennent une menace pour sa domination, l’Etat réagit par la répression : chasse aux communistes aux USA en 1930, en France interdiction de certaines organisations révolutionnaires en 1968, aujourd’hui répression dans plusieurs pays de l’U.E., en Ukraine, en Turquie, … Nous rejetons aussi la «6e République » prônée par Hamon et Mélenchon qui offrent des institutions nouvelles au capitalisme. Il faut une révolution socialiste, seul moyen pour les travailleurs d’avoir le pouvoir dans une société socialiste dirigée par les organisations du prolétariat, et où l’Assemblée ne peut ni ne doit décider sans celles-ci.

S’organiser pour lutter

La lutte de classe se mène par de multiples moyens : de la pétition à la grève générale, et, moyen suprême, la révolution qui permet d’arracher le pouvoir à la classe exploiteuse. Nous n’avons aucune illusion sur la possibilité de satisfaire les revendications par la voie parlementaire. Par contre les communistes révolutionnaires n’hésitent pas à utiliser tous les moyens de lutte possibles, y compris la lutte parlementaire, pour renforcer celles des travailleurs. Mais le communiste insiste : la nécessité de conquérir l’indépendance politique du prolétariat est à l’ordre du jour. C’est dans cette esprit que différentes forces communistes entendent agir ensemble et poser les fondements pour que le prolétariat ait son propre parti. Nous agissons pour que la classe ouvrière et les couches populaires comptent sur leurs propres forces et s’organisent politiquement pour mener la lutte pour leur objectif stratégique (arracher le pouvoir à la bourgeoisie) et les objectifs de lutte immédiats comme:

-L’Abrogation des lois réactionnaires (lois Rebsamen, Macron, El Khomri…)

-Le droit de vote pour les populations dites immigrées, la protection des réfugiés, la solidarité internationale. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!

-Pour que tous les droits démocratiques et syndicaux qui ont été bafoués soient rétablis. Les militants syndicaux et progressistes poursuivis doivent être relaxés et libérés sans condition ! Libération de tous les prisonniers politiques!

-Contre les discriminations et la violence contre la jeunesse des quartiers populaires.

-Pour la retraite à 60 ans pour tous!

-Non aux guerres et aux interventions impérialistes de la France.

Pour s’opposer au racisme, à la xénophobie, au chauvinisme, il faut combattre toutes les politiques protectionnistes, souverainistes, qui nient le caractère impérialiste de la France, qu’elles soient portées par le FN ou tout autre parti. Il faut lutter contre la dépolitisation des travailleurs, pour qu’ils mènent une action politique indépendante de celle de la bourgeoisie. N’oublions pas que tant que le capitalisme ne sera pas renversé, aucune revendication des travailleurs ne peut être acquise définitivement.

Le capitalisme est incapable d’assurer les besoins élémentaires de la population en matière de logement, d’éducation, de santé, de fournir un travail à chacun. Seule une société socialiste, basée sur la propriété collective des grandes entreprises, le pouvoir des travailleurs et de ses alliés, la planification démocratique tenant compte de la préservation de la nature, peut satisfaire les revendications. La Commune de Paris en 1871 et la Révolution d’Octobre 1917, dont on fête cette année le 100e anniversaire, la construction du socialisme en URSS, ont démontré qu’une autre société est possible et nécessite, pour être édifiée, le renversement du capitalisme par la révolution.

Organisons-nous dans un véritable parti communiste!

Vive le socialisme!

À bas le capitalisme!

Contacts:

Collectif Défense: Collectifdefense@gmail.com

ROCML: roc.ml@laposte.net